Ces derniers jours, le soleil a été bien présent . Il a réchauffé la terre. Et pleins de plantes ont montré le bout de leur nez.
Entre l’achillée millefeuille, la mâche doucette, la véronique, l’égopode podagraire, il y a de quoi faire.
J’ai eu très envie de me préparer une salade sauvage (enfin plusieurs même).
Je ne suis pas allée bien loin : juste autour de la maison, j’avais presque tout ce que je viens de citer.
J’avais aussi en tête de cueillir du mouron blanc. Il me semblait bien l’avoir aperçu derrière un buisson épineux qui pousse collé à la maison.
Bien identifier le mouron blanc
Je savais que sa fleur était petite entre 4 et 8 mm. Et surtout ces pétales qui sont caractéristique des stellaires :
On dirait qu’il y en a 10 mais non ! En réalité, il y en a 5 mais tellement découpés jusqu’à quasiment leur base qu’on croirait qu’il y en a le double !
Muni d’une loupe grossissante, me voilà partie à l’exploration sous mon buisson. Je cueille un morceau de ce tapis vert clair qui recouvre et rampe si bien sur le sol. C’est son côté envahissant 🙂
Autre signe : ces petite feuilles ovales et pointues poussent en opposé sur la tige et sont munies d’un pétiole.
(ici l’explication des termes botaniques: Petit manuel de botanique)
Bon, fleurs blanches groupées vers le sommet de la plante, feuilles opposées avec pétiole sur le bas de la tige et pas de pétiole au sommet, rampante, ramifiée, j’étais sur la bonne voie.
2 derniers détails:
- Ce sont les poils de cette plante : quand on les regarde à la loupe, on voit nettement que la tige est munie d’une ligne de poils alternant d’un nœud à l’autre. J’étais très intriguée : la nature doit bien avoir une raison d’avoir disposé les poils de cette manière, mais je me demande encore bien laquelle ?
- Et lorsque vous coupez la tige, ça fait comme un élastique.
Voilà, je suis sure d’avoir identifier le mouron blanc.
J’avais peur de la confondre avec d’autres plantes
Cela a dissipé mes doutes car juste à côté de ce mouron, pousse une autre petite fleur blanche.
La drave printanière, qui a aussi une corolle blanche mais de 8 pétales, mais comme la stellaire, ce n’est pas 8 mais 4 pétales fendues quasiment jusqu’en bas… et ses feuilles sont toutes en rosette à la base. Et elle ne fait pas de tapis rampant même si elles poussent très serrées l’une à coté de l’autre.
Le mouron blanc avant sa floraison pourrait être confondu avec le mouron rouge qui a lui a une tige carrée (cylindrique pour le blanc). La confusion peut être dangereuse car le mouron rouge est légèrement toxique en consommation alimentaire : il contient de la saponine.
Stellaria media peut être confondu avec la stellaire des bois, la stellaire holostée qui a une fleur bien plus grande ou la stellaire aquatique. Mais ces dernières sont un peu trop coriaces pour être mangées.
Et aussi avec l‘euphorbe des jardins, qui a des feuilles alternées. Quand on coupe sa tige, un lait blanc en sort. Lui il est toxique, très toxique.
Les qualités du mouron
J’ai fait ma cueillette et je me suis régalée (après l’avoir lavée et triée). Tout simplement en salade. Il est bon de le cueillir lorsqu’il est bien tendre.
Difficile de décrire le gout, peut être légèrement acidulé au début, un gout de chlorophylle mais léger. Il a son petit gout bien à lui. En tout cas, cela a beaucoup plus de gout que les salades insipides achetées dans le commerce !
Le mouron est très intéressant nutritionnellement car assez riche en vitamine C, calcium, magnésium et fer.
Cette herbe est consommée au Japon. Elle fait partie des 7 herbes sauvages que l’on mange traditionnellement avec du riz au printemps. On peut aussi tout simplement l’utiliser en décoration pour accompagner fruits de mer, poissons, champignons, sauces au roquefort ou citronnées. Egalement cuit, en légume ou soupe, pour garnir des farces et autres recettes comme tous les légumes verts. A essayer avec du jus de citron, du parmesan, de la muscade râpée, etc. A vous de tester !
En usage externe
Le mouron blanc serait une des meilleures plantes pour calmer les démangeaisons. Pour cela, on en fait un onguent aux propriétés anti-inflammatoires. Le jus de mouron blanc ou les cataplasmes sont appliqués pour tous les problèmes de peau, eczémas, démangeaisons cutanées ; également efficace pour traiter les enflures, les brûlures, les kystes, les blessures, les piqûres et les conjonctivites.
Le mouron blanc a la réputation d’être un remède populaire favorable à l’amincissement. En consommer un peu chaque jour… pourquoi pas 🙂
Au jardin
C’est une plante bio-indicatrice : Si le mouron blanc s’installe et se plaît dans un jardin, il indique un sol bien équilibré et en bonne santé. Le lamier rouge et le mouron blanc absorbent l’azote excessif dans un terrain.
Le mouron blanc apparaît aussi sur les sols laissés à nu des jardins, il est facile à enlever juste avant les cultures si nécessaire. Il s’étale et protège le sol entre deux cultures. Les déchets du mouron blanc produisent un bon compost.
En savoir plus
Le virtuel c’est bien, mais le réel c’est pas mal aussi ! Envie de découvrir les plantes sauvages sur le terrain : Je propose des sorties et balades botaniques à la rencontre de nos belles amies. 1er sortie sur l’ail des ours, le coucou des bois et d’autres encore que je vous présenterais. D’autres dates suivront en avril mai etc…