Belle aubépine, tu portes un nom latin qui me fait penser à la sensation du petit caillou qu’on trouve dans les lentilles et qui craque sous les dents… Crataegus monogyma ou Crataegus laevigata.
Ce sont ces 2 variétés que l’on va trouver le plus en France. Pour monogyma il n’y aura qu’une seule graine (mono). Et pour laevigata, il y aura de 2 à 3 graines dans le fruit.
Comment reconnaitre l’aubépine ?
Si vous savez déjà l’identifier, vous pouvez aller directement à la recette.
L’aubépine est un arbrisseau buissonnant qui peut s’élever jusqu’à 4 mètres de hauteur. Comme beaucoup de ces copains sauvages, il porte de nombreuses épines acérées, assez courtes. Donc pour cueillir les cenelles, soit on prend des gants soit on glisse les mains entre ces ‘charmantes’ épines. J’ai testé la version avec ou sans les gants, c’est faisable sans les gants, les épines sont beaucoup moins ‘méchantes ‘ que celles de l’églantier.
L’aubépine, côté feuilles
Elles sont alternes, dentées et incisées, sans poils et divisées en trois à cinq lobes peu profonds, vert luisant dessus, plus pâles dessous.
Pour le côté botanique, je vous invite à télécharger le petit manuel du botaniste débutant qui vous aidera à visualiser ce que veut dire « feuilles alternes » par ex. Une image vaut mieux qu’un grand discours parfois !
L’aubépine, côté fleurs
Elles sont blanches ou rosées et apparaissent en mai, elles sont disposées en corymbes (petits bouquets au haut des rameaux). Le cueilleur utilise la vue pour bien identifier une plante mais pas que. Pour l’aubépine, on fait appel aussi à l’odorat, la variété monogyma a une odeur plutôt agréable tandis que la laevigata a des fleurs à odeur forte pas très agréable.
L’aubépine, côté fruits
Les cenelles ressemblent quelque peu à des pommes miniatures (environ 1 cm de hauteur). Leur couleur varie du rouge vif au bordeaux. Ces fruits sont presque insipides… mais ils nous offrent, pour la préparation des sablés, une pulpe farineuse aux propriétés cardiotoniques et antispasmodiques.
Les cenelles du monogyma sont plus petits que ceux du laevigata.
Son terrain
L’arbuste est très commun en Europe. Il aime pousser dans les friches et forêts des plateaux calcaires et basaltiques des plaines et des montagnes.
Il va former des haies et on le trouve souvent en bordure des clairières et lisières forestières.
Voilà pour la partie botanique.
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Petit aparté personnel sur les bienfaits de l’aubépine
L’aubépine a de belles propriétés sur notre système cardiaque et nerveux.
Je l’ai testé : je souffre depuis que je suis née d’une maladie qui touche environ 1% de la population en France. On n’en entend pas beaucoup parler : il s’agit de l’hyperhidrose. En clair, c’est une transpiration anormale et excessive d’une ou plusieurs parties du corps. J’ai de la chance, chez moi, ce n’est que les mains et les pieds. C’est un dérèglement du système sympathique, pour le coup, pas sympathique car handicapant socialement.Et quand je dis excessive, c’est excessive !!! ce sont des gouttes d’eau qui peuvent tomber de mes mains . Et la nervosité accroit considérablement cet état.
Alors j’évite un max le stress. Mais pas facile , je vous fais pas un dessin. 🙂
Donc l’aubépine a une action magique sur mon corps : elle m’a permis de réguler mon système nerveux sympathique et de ce fait à diminuer la transpiration !
Ce n’est pas miraculeux, ça n’a pas tout stoppé mais c’est un bon point car peu de traitement doux existe.
Bon après fallait que je choisisse sur le long terme entre prendre du poids avec les cookies ou transpirer. 🙂 heureusement il y a d’autres recettes pour utiliser les cenelles qui sont beaucoup moins caloriques.
J’ai fini ce petit aparté personnel et je reviens à la recette. Un autre article dédié aux bienfaits de l’aubépine sera nécessaire 🙂
La recette des cookies aux cenelles
Aujourd’hui, c’est la recette des cookies aux cenelles que je veux vous partager. On peut dire que cette recette développe la force des mains et des bras !
Les Ingrédients :
- 300 g de cenelles
- 3 dl d’eau
- 140 g de farine de blé (J’utilise de la T45)
- 60 g de beurre
- 80 g de sucre roux
- 1/2 c à c de levure chimique
- 1 pincée de sel
- 30g de noisettes (aprés les avoir cassées 🙂 )
Mettez les cenelles dans une casserole et recouvrez les d’eau.
Faites cuire pendant environ 15 minutes. Les baies doivent être molles et marron.
Prenez votre moulin à légumes (ou presse purée).
Et attaquez la transformation en vous armant de force et patience !! Il y a plus de grains que de fruits 🙂
Vous allez obtenir ceci :
Broyez au pilon les noisettes.
Mélangez la farine d’épeautre, le sucre roux, la levure, le sel et les noisettes. Ensuite, ajoutez le beurre en petits morceaux et enfin la purée de cenelles. Malaxez pour bien incorporer le beurre. On obtient une boule assez collante.
Laissez le mélange au frigo une trentaine de minutes, cela sera plus facile à travailler.
Posez une feuille de papier sulfurisé sur une plaque.
Préparez des petites boules de pâte que vous étalerez avec la creux de la main sur la plaque. Si cela colle trop, rajouter de la farine.
Faites cuire entre 20 et 30 minutes à 180°C. (chaleur tournante avec la voute, ils seront plus dorés 🙂
Si vous êtes impatients, dégustez encore tièdes !
Ils se conservent très bien dans une boite métallique.
Le petit plus de l’atelier
Après la préparation, vous allez vous retrouver avec une grande quantité de graines. Vous pouvez tenter la torréfaction après les avoir laver et laisser sécher un linge quelques jours.
Je les ai torréfiés à sec dans une poêle et ensuite passés au moulin à café.
Alors moi qui aime le café, on est loin du café ! mais c’est très bon quand même. On va plutôt être sur la couleur d’un café très dilué et vous aurez un joli noté floral sur le palet !
8 Commentaires
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Effectivement, cela doit être une maladie très handicapante au quotidien, je compatis. Très bel article bien tourné, Merci!
Auteur
Merci de ce retour ! important pour moi de savoir comment vous trouvez les articles aussi bien sur le contenu que sur la forme.
Super intéressant… merci pour les recettes 😉
Auteur
Merci beaucoup ! j’espère que le petit manuel vous plaira aussi.
J’aime votre humour et aussi vos recettes.
Je ne connaissais pas les cenelles, mais maintenant j’y regarderai de plus prêt.
Merci à vous et bonne continuation
A vous lire
Auteur
merci ! ça me fait plaisir que mon humour vous plaise 🙂 et j’espère que vous aurez l’occasion de tester la recette ou gouter sur l’arbre ces petits fruits au léger
gout de pomme.
Bonjour,
Un de mes fils est également affecté de cette hyperhidrose dont je viens seulement de découvrir le nom : est-ce que les graines torréfiées participent également au traitement ?
Merci par avance,
Thierry
Auteur
Bonjour Thierry
Dans mes livres de phytothérapie, je n’ai rien trouvé qui se rapportent à l’usage des graines uniquement. C’est plutôt les fleurs, feuilles ou fruits. Si vous avez des fruits séchés, il est possible de les broyer et ensuite d’en faire une infusion.
Je vous dirais donc par défaut, que les graines seules (torréfiées ou non) ne sont pas indiquées.
Je ne sais pas l’age de votre fil, mais avant toute utilisation d’aubépine (ou autres plantes), prenez conseil auprès de votre médecin.